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ÉMILIE HUBERT

DRESSING RESPONSABLE

Dressing responsable

QUELLES SONT LES RAISONS QUI T'ONT POUSSÉ À DÉMARRER TON ENTREPRISE ?

Au départ, une petite voix au fond de moi, de plus en plus présente sans que j’arrive vraiment à mettre des mots dessus bien que je sentais que le monde de l’entrepreneuriat m’attirait de plus en plus. Il aura finalement fallu la réunion de trois éléments déclencheurs. D’abord, que mes proches me disent « mais c’est génial, si t’en as envie, réfléchis-y sérieusement ! », pour que j’admette que ce n’était pas juste une idée qui me trottait dans le coin de la tête, mais bel et bien une nouvelle orientation que je songeais à donner à ma vie. Ensuite, l’opportunité, car j’arrivais justement au terme de ma précédente aventure professionnelle. Peut-être que si je n’avais pas été libre à ce moment-là, je n’aurais pas sauté le pas. Enfin, et surtout, cette irrésistible envie de m’engager et de m’investir dans un projet qui me passionne, auquel je crois fermement et qui me semble correspondre à ce dont notre société a besoin.

 

PARLE-NOUS DE TON ENTREPRISE :

Dressing Responsable, c’est un ensemble de services dédiés à la mode éthique. Nous accompagnons les femmes vers une nouvelle façon de penser et de vivre la mode qui combine style et éthique, sans sacrifices.

Nous disposons d’un site internet comprenant un eshop qui référence plus d’une trentaine de marques, des services de « personnal shopping éthique » et un blog qui permet à nos lectrices de s’informer.
Aller à la rencontre des clientes étant important, je n’ai pas voulu rester exclusivement en ligne. Nous avons tenu une boutique éphémère au mois de juin à Paris, et ce ne sera certainement pas la dernière expérience de boutique physique de Dressing Responsable !

QUELLES ONT ÉTÉ LES PREMIÈRES ÉTAPES POUR FAIRE DÉCOLLER TON ACTIVITÉ ?

La première a été la mise en ligne d’un blog, quelques semaines seulement après avoir décidé de me lancer vraiment, et plusieurs mois avant le lancement officiel de Dressing Responsable. Je ne regrette absolument pas de l’avoir fait. Pour tout dire, je la conseille même à toutes celles qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat, car c’est un thermomètre grandeur nature. Cela permet d’affiner son projet, et de déterminer quelle communauté est prête ou non à y adhérer. Et puis, le blog permet de construire votre univers, il s’intégrera donc parfaitement à votre business / site par la suite.
 
La deuxième étape, fut l’animation des réseaux sociaux. J’avais déjà eu l’occasion d’animer des pages Facebook et Twitter et j’ai dû rapidement apprivoiser les autres. Je n’ai d’ailleurs pas hésité à me former, en autodidacte ou accompagnée. C’est une compétence à ne pas négliger, car au départ, les réseaux sociaux m’ont apporté l’essentiel de mon trafic et m’ont ainsi permis de faire connaître Dressing Responsable.
 
Dans un troisième temps, j’ai développé des partenariats avec plusieurs blogueuses qui ont toutes un univers particulièrement intéressant et que j’apprécie vraiment. Ces partenariats ont pris la forme de shootings essentiellement, et se sont avérés très bénéfiques. Aujourd’hui, je mets en place le même type de partenariats avec des marques complémentaires de cosmétiques, d’alimentation ou de lifestyle dans la mouvance naturelle / bio disposant d’une clientèle similaire à la mienne. C’est un très bon moyen gagnant / gagnant de se faire connaître.
 
J’ai ensuite organisé ma première campagne de crowdfunding, au printemps. Moyen de financement devenu incontournable, c’est également un formidable outil de communication.
 
Tout cela bien entendu, n’est pas exhaustif. L’entrepreneuriat, c’est une accumulation de petits détails qui n’en sont pas, de plus gros projets de développement parce qu’il y a tout de même peu de chances que quelqu’un tombe sur votre site par hasard et, sans ne jamais avoir entendu parler de vous, devienne aussitôt votre meilleur client. Il faut donc être présente sur plusieurs fronts et ne jamais relâcher ses efforts. Par exemple, lorsque je communique moins sur les réseaux sociaux, le trafic et donc les ventes s’en ressentent quasi-immédiatement. C’est exigeant, mais c’est passionnant.

QUEL A ÉTÉ LE MOYEN LE PLUS EFFICACE POUR ATTIRER DES CLIENTS AU DÉBUT DE TON ACTIVITÉ ET QUELLES SONT TES ASTUCES POUR CONSTAMMENT EN ACQUÉRIR DE NOUVEAUX ? 

La communication est le premier pilier du recrutement de nouveaux clients. C’est essentiel, car personne n’achètera vos produits s’il ne vous connaît pas.
 
De plus, l’acte d’achat ne se fait pas de la même manière en ligne qu’en boutique. Une cliente peut plus facilement craquer sur un vêtement d’une marque qu’elle ne connaissait pas dans une boutique où elle n’était encore jamais entrée. Pourquoi ? Parce qu’elle perçoit ce qu’elle achète bien sûr, mais aussi parce qu’elle était bien souvent précisément en virée shopping. En ligne, il y a beaucoup plus de paramètres susceptibles de représenter des freins, comme par exemple le fait que votre visiteur aura peut-être simplement profité d’une pause-déjeuner pour jeter un œil à ses réseaux sociaux. La transformation du trafic en clients est donc un travail technique quasiment imperceptible, qui va de l’amélioration de l’ergonomie du site, à la mise en place de systèmes de paiement ou de livraison qui correspondent aux attentes des acheteuses, en passant par les avis clients. En somme, de simplifier la vie de chaque visiteur. Bien entendu, c’est aussi mettre en place des offres qui incitent à acheter (soldes, réductions, livraison gratuite, retours gratuits…).
 
Enfin, il ne faut surtout pas négliger la fidélisation des clients. D’abord parce qu’ils le méritent. N’oublions pas que c’est la raison d’être d’une entreprise de services que de satisfaire ses clients. Ensuite parce que « l’acquisition client » coûte relativement cher en investissement. Et qu’il est profitable de bénéficier d’un bouche-à-oreille positif, qui aiguillera naturellement de nouveaux clients.

QUELS ONT ÉTÉ TES PLUS GROS CHALLENGES À CE JOUR ?

Je crois que mon plus gros challenge, c’est de me retrouver seule face à moi-même au quotidien. Entreprendre, c’est être en permanence en dehors de sa zone de confort, ce qui peut s’avérer parfois très déstabilisant. Entreprendre, c’est aussi faire face à une pression permanente tant la masse de travail est importante. Les jours se suivent et se ressemblent, tout en étant finalement tous très différents. Je crois donc que c’est la capacité à planifier un futur que l’on découvre au jour le jour, se pousser à continuer d’avancer, à apprendre humblement de ses erreurs et à positiver qui constitue le plus gros challenge. D’autant que pour l’entrepreneur aussi, les journées ne durent que 24h.

 

COMMENT AS-TU SURMONTÉ CES DÉFIS ?

Selon l’expérience que j’en fais, il y a une grande part d’acceptation des choses dans l’entrepreneuriat. Il faut admettre de se prendre les pieds dans le tapis. Il faut admettre que tout ne se passe toujours comme prévu. Et il faut accepter de savourer une réussite, car il n’y a pas de petites victoires en la matière.
 
En pratique, je fais chaque jour l’effort de m’écouter, de chercher à comprendre mes réactions et à progresser personnellement. C’est un chemin très long et difficile, car il n’est pas simple d’être objectif avec soi-même, que l’on soit trop dure ou trop tendre d’ailleurs. Rien que pour cela, l’aventure entrepreneuriale est un vrai bonheur, car elle permet de grandir, de mieux se connaître et développe la capacité à prendre des décisions. Elle oblige aussi à relativiser un grand nombre de choses, au risque de vite perdre pied.
Tout cela nécessite bien sûr de toujours mieux s’organiser, sans jamais oublier de s’accorder des temps pour souffler.

L’entrepreneuriat, c’est l’acceptation des choses, et l’adaptation nécessaire qui en découle

QU'EST-CE QUI TE PLAÎT DANS LE FAIT D'ÊTRE TON PROPRE PATRON ?

Je ne répondrais pas la liberté, parce que, bien que j’aie sûrement dû moi-même le penser, je suis loin d’être libre de faire ce que je veux. Cela dit tant mieux, car l’enjeu est quand même de rester bien en prise avec le monde qui nous entoure. Je dirais plutôt que ce sont les innombrables possibilités qui m’intéressent. L’entrepreneuriat, ce sont plusieurs métiers en un seul. Je fais de la communication, du marketing, de la comptabilité, mais également du sourcing, de la logistique, du développement de site internet, etc. Tout cela accompagné par des spécialistes dont j’apprends et qui m’ouvrent donc des perspectives. Et puis, il y a le fait de pouvoir organiser mon temps selon ce qui me paraît le plus cohérent, de ne faire que des actions que j’ai choisies, qui me semblent cohérentes et que je cautionne à 100 %. Enfin, la vie vous donne des leçons, et c’est aussi exaltant. Lorsque je me plante, je n’ai personne sur qui rejeter la faute et lorsque je réussis, c’est grâce à mon travail. C’est un sentiment qui me motive

beaucoup !

QUELS CONSEILS DONNERAIS-TU À D'AUTRES FEMMES ENTREPRENEURS ?

De se lancer, tout simplement. Je ne sais pas de quoi mon avenir sera fait, mais je sais ce que ma décision m’aura quoi qu’il arrive apporté. L’entrepreneuriat, c’est l’action. Cela ne veut pas dire foncer tête baissée et faire n’importe quoi, mais il n’y a rien de pire que de ne rien faire, ou encore de faire quelque chose qui nous déplaît et que l’on ne comprend pas.
Quand je me suis lancée, j’ai réalisé un business plan. Malgré le fait que je sois diplômée d’une école de commerce, faire un business plan pour soi n’a rien d’évident. J’ai donc commencé par récolter des informations, interroger des gens, etc. Et puis je ne savais pas trop quoi faire de toutes ces données. Idem pour les prévisions financières. J’avais renseigné quelques chiffres dans un tableau Excel, formulé quelques prévisions à la louche et oublié les ¾ des budgets importants. Alors plutôt que d’avancer à pas d’escargots et de laisser le doute s’installer, j’en suis revenu au cœur de mon projet et j’ai donc ouvert un blog pour parler de mode éthique. Cela m’a énormément apporté, parce que les difficultés sont devenues l’accessoire de mon projet : j’ai appris à me familiariser avec Wordpress que j’utilise toujours, et à faire vivre un site en découvrant des problématiques et outils que je ne soupçonnais pas. J’ai commencé à construire la communauté de Dressing Responsable, j’ai rencontré des gens très intéressants avant même d’avoir lancé le site internet… Plutôt que de rester un peu immobilisée derrière mon business plan, j’ai fait autre chose. Et très vite après, je me suis remise à faire les prévisions beaucoup plus facilement, tout simplement parce que je savais mieux vers où j’allais.
Encore une fois, l’entrepreneuriat, c’est l’acceptation des choses, et l’adaptation nécessaire qui en découle. Se former, essayer. Apprendre.


COMMENT GARDES-TU TA MOTIVATION PENDANT LES MOMENTS DIFFICILES ?

J’ai eu pas mal de soucis avec cela, car j’ai très rarement des moments de doutes intenses où je me mets dans tous mes états, où je me dis que ça ne marchera pas, car Dressing Responsable n’intéresse personne. Mes doutes s’expriment de façon beaucoup plus sournoise et j’ai eu du mal à les identifier correctement au début. Douter pour moi, c’était simplement avoir des journées non productives, bloquer complètement sur une tâche importante dont je n’arrive pas à m’acquitter. Pour y remédier, je m’aère l’esprit puis je me donne des petites tâches à faire, importantes, mais qui ne me prendront pas beaucoup de temps. Quitte à découper des tâches en plus petites tâches. C’est ma to-do list de la journée même s’il n’y en a que pour 1 ou 2 heures de travail. Il faut accepter de souffler si l’on en a besoin, comme je le faisais d’ailleurs quand j’étais salariée. Tout le monde a des jours plus productifs que d’autres. Je ne culpabilise donc plus. Et le lendemain, je repars du bon pied.

QUELLES SONT LES CLÉS DE LA RÉUSSITE SELON TOI ?

Être bien entourée, même quand on n’a pas encore les moyens d’avoir des salariés. C’est important de travailler avec des personnes compétentes, en qui on peut avoir confiance, car il est impossible de tout faire seule, ne serait-ce que parce qu’on ne peut pas être la meilleure partout. Il faut être capable d’aller chercher les compétences dont on a besoin.
L’entourage personnel est tout aussi important. Peut-être que je n’aurais pas autant d’énergie si mon entourage n’était pas le soutien qu’il est aujourd’hui. Avoir des personnes bienveillantes qui me soutiennent au quotidien, en me conseillant ou en m’encourageant, et qui n’hésitent pas ponctuellement à retrousser leurs manches pour me donner un coup de main quand j’en ai besoin, c’est précieux.
Mais le plus important, c’est d’avoir foi en soi. Dans l’échec et la réussite.

 
Quand un gros imprévu arrive je...


je stresse un bon coup et je sors mon agenda pour tout réorganiser. Si c’est clair dans ma tête, alors je vais pouvoir gérer.

Ma plus grosse peur en tant que businesswoman est...


de ne pas être capable de me battre assez longtemps pour que ça marche.

La chose la plus courageuse que j’ai faite est...


de travailler sur moi-même, d’apprendre à m’auto-évaluer sans m’auto-flageller.
disons que j’ai commencé, mais que c’est ce qui me demande le plus de courage.
 
À 50 ans, si je pouvais revenir à l’époque de mes 20 ans, je me dirais...


pose-toi les bonnes questions, multiplie les expériences, ne t’oblige pas à suivre les sentiers battus et suis ton instinct.

La plus grosse leçon que j’ai apprise grâce à l’entrepreneuriat est...


que l’on peut être son meilleur atout ou son pire ennemi, dans tout ce que l’on entreprend dans la vie personnelle ou professionnelle. Le travail sur soi est donc le plus important si on veut avancer.

Mon dicton préféré est...


"Nous sommes nos choix" – Jean Paul Sartre

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